Un binage vaut deux arrosages !
Cette très belle maxime traditionnelle de l’agriculture s’est transmise oralement de génération en génération. Elle souligne l’importance du travail qui permet de suppléer aux aléas des pluies saisonnières quand on cultive la terre pour en tirer une récolte honorable. Hélas, dans nos campagnes, il n’y a pas beaucoup de volontaires pour biner les champs à la main quand c’est nécessaire.
Comme le sous-entend ce dicton, dans le potager, les plantes sont en concurrence avec la disponibilité de l’eau. Ce n’est pas la seule, il y a aussi une concurrence à la lumière pour la photosynthèse, à l’espace disponible. Si dans un espace naturel, on accepte d’arpenter des heures à la recherche d’un hypothétique trésor (myrtilles, framboises, châtaignes, champignons, …), au potager ou au verger, les maraichers et arboriculteurs Chapeau de paille ont pensé un espace pour cueillir les fruits et légumes qui nourriront votre famille.
Alors dans cette cueillette Chapeau de paille qui n’est pas sauvage, nous nous donnons les moyens de réussir nos plantations et semis pour vous accueillir et vous proposer de bons fruits et légumes sains. Voici quelques principes que nous mettons en applications.
Principe n°1
Il n’y a pas de mauvaises herbes dans la nature (bien que les fraises ne soient jamais cueillies par nos clients fidèles à côté de la petite touffe d’orties, du grand rameau de laiteron isolé ou du rare chardon dégingandé du potager), car elles participent toutes à l’équilibre de l’écosystème local. Alors nous conservons des espaces libres en jachère pour assurer l’alimentation des abeilles et des bourdons. Ces jachères et les haies abritent une faune diverse active, toute l’année.
Principe n°2
Nous entretenons de larges allées gazonnées pour accéder aux parcelles à récolter et au sein du verger. Ces allées de circulation font l’objet d’une tonte régulière alors que les allées des vergers ne sont tondues que juste avant l’ouverture à la récolte des cassis, groseilles, prunes, cerises, poires ou pommes car elles hébergent des insectes auxiliaires de nos arbres.
Principe n°3
Nous n’aimons pas les désherbants, nous prévenons au maximum leur usage par notre travail à la cueillette :
- Nous repiquons nos plants de légumes (salades, bettes, tomates, aubergines, poivrons, oignons blancs, épinards, …), sur du film biodégradable en amidon de pomme de terre ou de maïs, il cache la terre quelques semaines et bloque la germination des plantes concurrentes.
- Nous repiquons les plants de fruits rouges sur du film plastique qui pendant les années de la culture (3 à 5 ans) ne laissera pas les plantes concurrentes percer à proximité,
- ce plastique sera ensuite recyclé dans la filière agricole,
- Nous pratiquons des travaux superficiels du sol nommés faux-semis qui stimulent la germination des graines concurrentes avant de semer celles des légumes (carottes, haricots, pois, navets, …) : le passage avec le semoir déterre alors les jeunes pousses inopportunes,
- Nous binons les cultures avec différents outils tractés adaptés à chaque type de plante ou à chaque niveau de développement : des herses étrilles, des bineuses, des griffes, …
- Nous buttons (recouvrir le pied de la culture avec de la terre) les pommes de terre et les poireaux,
- Les cultures sous serres et tunnels nous permettent aussi de ne pas désherber.
Principe n°4
Nous arrosons avec parcimonie. Les cultures sous abris, sur des films biodégradables ou sur des plastiques sont irriguées en goutte à goutte ce qui limite les levées intempestives de plantes concurrentes. Les cultures de plein champ comme les haricots ou les pommes de terre sont arrosées en aspersion quand le développement de la culture le nécessite et qu’un travail de binage ou de buttage est envisageable.
Principe n°5
Nous sommes curieux, à l’affût de l’innovation technique, des résultats de recherches agronomiques scientifiques. Au sein de Chapeau de paille, nous prenons le temps de partager nos pratiques et nos expériences, de rendre visite à des collègues européens. Nous échangeons de nombreuses informations et nous progressons individuellement.